D'une démarche posée, le métisse arpentait les couloirs vidés de toutes animations. De toute façon, il n'aimait pas le chahut et cette année non plus ne semblait pas faire exception du brouhaha général dans les couloirs du campus, qu'elle que soit l'école. C'était une des raisons de pourquoi Artur prenait son temps et sortait après tout le monde. Et puis, il ne rejoignait ni les dortoirs, ni les douches, ni les clubs. Il devait se rendre au Conseil comme chaque fin d'après-midi parce que la paperasse n'attendait pas le demain pour être reportée. Paradoxalement, le vice-président faisait toujours tout pour retarder le moment où franchirait le seuil du bureau. Comme une sorte de rituel le préparant aux montagnes de papier qui l'attendait, lui et l'ASA.
Le brun continuait d'avancer tranquillement, vérifiant sur sa montre s'il pouvait encore se permettre de marcher lentement ou s'il devait au contraire se presser. Il semblait qu'il s'agissait malheureusement de la seconde option. Artur mit ses mains dans ses poches, adoptant alors une démarche plus vive. L'été se rafraîchissait et marquait sa fin, le garçon pouvait le sentir. Sa sensibilité aux températures lui permettait également de pouvoir ressentir si d'autres personnes se trouvaient autour de lui. Et c'était le cas. Les deux présences se trouvaient dans le couloir voisin mais Artur n'en avait que faire. Il continua d'avancer jusqu'à arriver à quelques mètres des deux personnes.
"Ecoutes, s'il te plaît... Je ne cherche pas d'ennui... Je veux juste... Je veux juste m'en aller... S'il te plaît... Je... Je..."
Les sanglots marqués de la jeune fille se démarquaient de la voix de son agresseur. Artur se dirigea vers le tournant du couloir, suffisamment silencieux pour qu'aucun des deux ne remarque sa présence. Artur avait souvent affaire à ce genre de situation, surtout quand cette gue-guerre entre les artéfactiens et les maeior semaient des troubles dans l'école. Le jeune homme se fichait bien de tout ça et cela ne le regardait pas. Pourtant, la création du Conseil était initialement dans le but d'apaiser les tensions et cela n'empêchait pas le garçon de s'en moquer éperdument. Il soupira, passant sa main dans sa chevelure avant de s'avancer lentement en direction du grabuge qui l'ennuyait plus que tout. Son rôle de vice-président l'obligeait à réagir, heureusement pour la pauvre demoiselle en détresse.
Artur déposa sa main sur l'épaule du perturbateur, le tirant vers l'arrière. Le garçon surpris commença à soulever la voix face au métisse avant de très vite le reconnaître. Ce dernier commença à s'excuser et à décréter que "ce n'était pas ce qu'il croyait". Artur n'avait pourtant encore rien dit et un sourire amusé se dessina sur ses lèvres rien qu'à cette pensée. Il écarta d'avantage le garçon de la jeune fille, toujours maintenant fermement son épaule.
"Laisse moi te rappeler que c'est une mauvaise idée d'importuner ses camarades. Et c'est encore plus une mauvaise idée quand tu tombes sur moi. Une sanction t'attend dès que je retourne dans le bureau, soupira Artur en lâchant l'agresseur, lui faisant alors signe de partir."
Le vice-président fit volte-face, se retrouvant face à la pleurnicheuse. La voir recroqueviller comme ça dans le coin lui aurait presque donné de la peine pour elle mais, ses pleurs perturbaient d'avantage les oreilles du garçon. Il s'avança vers elle, posant sa main sur l'épaule de la brune.
"Il ne t'a rien fait, au moins ?, demanda-t-il inspectant rapidement la demoiselle en même temps, ça arrive souvent ?"
Il allait être en retard à la réunion mais au moins, il avait une bonne excuse.