Allons! Marchons! Nous allons tout découvrir. [Sarah A. Descartes/Yann Dwight]

Allons! Marchons! Nous allons tout découvrir.

Encore un de ces jours arrive sur ma poire au Campus. Vous savez ces jours là. Mais oui vous les connaissez. Je suis sûr que vous en avez vécu des milliers comme ça.
Ces jours où vous vous ennuyez à mourir.
Je regarde le plafond de ma chambre de dortoir avec un regard vide. Complètement vide. J'ai rien à faire. Vraiment rien à faire. Je peux rien faire sinon je vais me faire encore plus taper sur les doigts. Et cette fois j'en suis sûr. Je vais être interdit de sorti de chambre jusqu'à la fin de ma scolarité. Alors on va me dire d'en profiter pour étudier. Et à ce moment là je réponds:

"J'ai la flemme de devenir intelligent et respectable." Je souffle au fond de mon désespoir.

Je veux dire, c'est génial de connaître beaucoup de chose mais est-ce que ne pas être un bon élève m'a empêché de m'éclater comme un taré ici? Non, alors autant ne pas trop m'embêter avec mes cours. Et puis les gens aiment bien les personnes stupides, ça leur évite de penser à leur problème. Et puis c'est cool d'être stupide, au moins je ne me prends pas la tête sur tout. C'est génial ça.
Sauf quand je m'ennui. Comme actuellement.
Je m'ennui. Je m'ennui. Je m'ennui. Je m'ennui. Je m'ennui. Je m'ennui.
Je me mets en position assise sur mon lit. Même si l'idée de répéter un mot à tel point qu'il ne ressemble même plus à un mot est assez drôle en soi, c'est pas ça qui va casser mon ennui. Je commence à réfléchir (pour une fois) à ce que je pourrais faire pour me distraire un peu. J'ai quelques options qui me viennent:
1. Aller m'ennuyer à la salle de repos.
2. Aller m'ennuyer au bord de l'eau. (En fait, j'aimerais bien nager mais je n'ai plus le droit de m'approcher de la piscine.)
3. Aller m'ennuyer dans la serre.
4. Aller m'ennuyer dans l'ennui.

Attendez. L'option n°4 n'a aucun sens du tout. Je finis par choisir l'option n°3 et je me prépare à aller dans la serre. La seule raison qui m'a poussé à y aller est parce que je pourrais peut-être trouver de quoi manger là-bas.
Je m'ennui et j'ai faim. Ma vie n'est pas très palpitante on dirait. Mais c'est comme ça que je dois vivre quand mon génie est refusé par le monde. De toute façon, je n'ai plus qu'un mois à tenir avant de pouvoir refaire quelque chose qui va me coûter un autre mois de liberté.
Je ferme la porte en la claquant bien fort. Parce qu'un enfant n'a que ça pour montrer qu'il est contrarié et je marche calmement dans les couloirs en saluant tout le monde.
Quelques minutes plus tard, j'arrive dans la serre.

"La vache il fait chaud ici! C'est fou. J'ai l'impression de mourir. Ô dieu du soleil! Calme toi!"

Après ma prière, je déambule dans les rangées de plantes, regardant chaque étiquette à la recherche d'un nom qui m'évoque le mot "comestible". J'ai envie de fraise tout à coup. Je suis enceinte?
Mais alors que je m'avance, je vois quelqu'un inconnu au bataillon sous mes yeux. C'est une jeune fille, sans doute une première année puisque je ne me souviens pas lui avoir parlé un jour. Je souris, heureux de trouver quelque chose à faire. Ca faisait un moment que je n'avais pas vu de nouvelle tête. Je m'avance vers avec nonchalance.

"Hey! Je t'ai jamais vu par ici! Tu es nouvelle? Tu aimes les plantes? Tu aurais pas vu des fraises? J'ai faim!" Je dis sans m'arrêter entre chaque question.

Yann, professionnel pour engager le contact social depuis 1748.

Allons ! Marchons ! Nous allons tout découvrir.

Yann Dwight & Sarah A. Descartes

Elle avait intégré l'école depuis à peine deux semaines. Se pliant aux attentes directoriales, elle avait sélectionné parmi les trois écoles celle qui lui conviendrait le mieux. À savoir ici, Rubis. Vouant un certain intérêt au programme proposé, et surtout se jugeant incapable de suivre les deux autres, la descendante des Descartes avait décidé de suivre la voie de l'alchimie.

Les élèves et professeurs crapahutaient dans les couloirs tels des souris dans leurs nids confortablement établis sur le parquet d'un grenier. L'agitation, les bousculades, les regards accusatifs, agressifs avaient persuadés la mage de se réfugier hors de l'établissement. Elle marcha sans connaître sa destination, les bras repliés sur eux-mêmes comme si elle avait froid. Pourtant ce n'était pas le cas et la température était douce en ce mois de septembre.

Oh, elle savait bien qu'elle prenait les choses trop à cœur, que ça causerait sa perte. Mais qui aurait pu l'aider à surmonter ça ? Sa mère portée disparue de sa vie depuis qu'elle l'avait, avec désintérêt confié à une nourrice qu'elle avait ensuite virée ? Avec ses professeurs particuliers qui avaient toujours gardés une sollicitude détachée ?
Peu importe, elle se débrouillerait. Comme d'habitude n'est-ce pas ?

L'odeur de plusieurs effluves délicates vint sortir légèrement la Rubis de ses songes. Sans qu'elle ne se rende compte, elle était arrivé devant ce qui semblait être un immense jardin. Des serres transparentes et d'une certaine largeur se dressaient devant ses yeux. Loin d'être étonnée - il y avait tellement de choses que Sarah n'avait pas encore découvert - elle se rapprocha. Le soleil tapait en continu sur les plantes posées dans les abris.

Cet aménagement avait du être construit pour permettre une récolte fructueuse en ce qui concernait les onguents et décoctions que devaient préparer les étudiants de Rubis. Personne à l'horizon. Sarah s'abandonna à un soupir soulagé et continua son chemin.

Alors qu'elle allait repartir, Sarah vit à travers la vitre d'une des serres une plante spécifique. En effet, elle avait vu cette dernière dans un des livres de cours et il lui semblait qu'elle devait en apprendre plus sur elle pour son prochain devoir. Avait-elle au moins le droit d'entrer ? Si ce n'était pas le cas et qu'elle se faisait prendre... Mieux ne valait pas y penser.

Sans un bruit, elle pénétra dans la serre. Il faisait une chaleur étouffante. Au moins une trentaine de degrés, et ce, au minimum. Contraste avec sa peau froide, laiteuse. Contraste avec ses yeux, couleur de l'océan. Contraste entre cette chaleur insupportable et la fraîcheur glaciale de ce regard.

Sans attendre davantage, Sarah s'était dirigée vers la plante espérée. Elle la regarda quelques instants. Elle était vraiment jolie. Peu de pétales mais d'une couleur orangée-rougeâtre à ses extrémités. On aurait dit qu'elle était le résultat d'une union entre le soleil et la terre. Formant ainsi une fleur de feu. Sarah était certaine que si elle faisait apparaître une flamme au creux de sa paume, les teintes seraient similaires.

D'un seul coup, Sarah se fit arracher brutalement de sa contemplation par un intrus. En effet, un élève - certainement plus âgé qu'elle - était arrivé derrière elle et l'avait interpellé. Le rouge monta à ses joues tandis que son corps se crispa sous la timidité. Plus les questions défilaient et pire était. Elle laissa quelques secondes de blanc, trop intimidée pour répondre immédiatement. Ne voulant tout de même pas créer une vexation chez son interlocuteur, elle murmura :

- Oui... Oui... J... Je suis nouvelle...

D'autant plus gênée par sa prestation pitoyable, l'adolescente tourna la tête et hésita avant de continuer :

- Je suis... Je suis... De rubis... Les plantes... Elles... Elles intéressent beaucoup des nôtres... Je... Excuses-moi mais... Je ne pense pas... Que tu puisses trouver des fraises ici.

made by guerlain for bazzart

Allons! Marchons! Nous allons tout découvrir.

Alors que je commence la conversation à la manière de Yann Dwight, c'est à dire comme un moulin à parole, je remarque que la demoiselle à l'air très surprise et semble complètement déstabilisée. Oups, je dois me rappeler que des personnes sont timides dans le monde.
De ce que j'avais lu dans le chapitre 18 de "Contact social pour les nuls", les personnes timides ne sont pas méchantes mais très dur à approcher. Mmmh... Je savais que ce livre me servirait un jour.
Bien que je ne sois pas nul. Enfin je crois. Je suis nul pour m'échapper mais alors pour parler, je crois que je suis au moins lvl 100. J'agace tout le monde mais on m'aime bien alors ça passe.
J'imagine.

"Oh bah bienvenue au Campus! Du coup je peux pas te demander s'il y a des fraises..." Je dis en boudant un peu.

Non mais sérieux, la fin c'est quelque chose qu'il faut respecter. Avoir faim ça justifie tout. Il faudrait que j'utilise cette excuse un jour quand on me choppe en pleine nuit entrain de me cacher dans un casier. "Mais j'avais faaaaaim! Vous nous laissez mourir de faim par ici! J'ai faaaim". Je hoche la tête comme pour approuver ce plan et je le note dans un petit carnet sobrement intitulé "Idées géniales." puis je le range avant de me concentrer à nouveau sur la demoiselle. Je lui souris gentiment pour essayer de la mettre à l'aise.

"Je suis sûr de pouvoir trouver des fraises par ici mais bon... Je vais devoir attendre ce soir pour manger." J'agite ma main comme pour chasser mon envie de fraises. "Sinon, je m'appelle Yann Dwight, un merveilleux troisième année. Et toi? Tu t'appelles comment?"

Si je pouvais avoir une passion autre que rendre fou le conseil et les professeurs se serait de parler avec les inconnus. Non mais sérieusement, qui ne s'éclate pas en parlant avec des gens qu'on ne connait pas du tout?
Que moi? Parce que c'est dangereux? Meh si je devais faire gaffe à chaque que je posais un pied dehors, j'pense que je pourrais même plus rentrer dans ma chambre à cause d'Artur. C'est un danger ce type. Il est effrayant...
Mais soudain, une idée vient me frapper l'esprit. D'ailleurs ça m'a fait mal tellement elle est venue vite se heurter contre mon cerveau flasque.
Je me masse la tempe comme si j'avais vraiment mal et je me concentre (décidément, je suis comme un enfant, je ne peux pas me concentrer plus de deux minutes sur la même chose) sur la nouvelle.

"Ca te dit que je te fasse visiter? Comme ça tu pourras pas sortir la fameuse excuse "J'me suis perdue " et puis on pourrait parler un peu!"

Je m'impressionne tellement. Je suis tellement ingénieux! Tellement intelligent! Le saviez-vous? 1+1 font 1. Sisi c'est véridique je vous jure! Vous pouvez aller vérifier les théorèmes mathématiques. J'ai raison. Je vous le dis que j'ai raison! Croyez moi cher public!
Quel public déjà?

"Enfin... Comme tu veux mais si j'étais j'accepterai. Je risque de me perdre mais je suis le pro du campus!"

Attendez.
C'est contradictoire.

» Journal de bord - Sarah A. Descartes
» Sarah Angeliqua Descartes - Un typhon de flammes sur une terre humide.
» Sarah Angeliqua Descartes - Un air brûlant chargé de gouttes d'eau et de terre sèche.
» Il est passé par ici, il repassera par là. ~Yann Dwight
» C'mon buddy I want a link with you! ~ Yann Dwight

Allons! Marchons! Nous allons tout découvrir. [Sarah A. Descartes/Yann Dwight]

Allons! Marchons! Nous allons tout découvrir. [Sarah A. Descartes/Yann Dwight]

Sujets similaires

Sujets similaires